Maroc
Folies Berbères
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Allongé sur une couverture pleine de tics et de puces posée à même le sol du toit de la Médina, la vue surplombant la baie de Sidi Kaouki sous le soleil de Novembre m’inspire l’écriture de ce récit de voyage au Maroc.
Les lignes de houles entrent dans cette jolie baie balayée par le vent du nord. Le Maroc offre des paysages de sable brun, de plaines d’oliviers ou d’arganiers découpés par des sentiers rocheux sur lesquels nous croisons des chèvres, des ânes ou des nomades Berbères.
Le voyage Marocain à débuté pour nous quelques lieux au nord de Casablanca sur la route des spots de Mohammedia. La plage de Bouznika nous a permis de surfer les premières vagues du trip surf avec quelques lignes de houle régulières mais n’offrant pas encore toutes les sensations attendues.
En prenant la route de nuit pour El Jadida, nous constatons que la conduite nocturne au Maroc est très dangereuse lorsqu’un semi-remorque sans aucun feu arrière apparaît à dix mètres devant notre voie avec un risque d’accident imminent. Heureusement, notre conducteur est alerté par les cris des passagers.
LJadida « La Nouvelle » est renommé ainsi depuis la fuite du Maroc des colons Portugais de la place forte qu’ils avaient construit pour le commerce. Nous vous conseillons de visiter ce lieu atypique entre deux sessions de surf pour admirer l’architecture mêlée à la variété des couleurs ôcres et claires des belles façades d’époques. Les habitants prononcent le Salamalek cordial sans tenter de vous vendre le Zouk et vous laissent flâner, déambuler au hasard dans ces ruelles calmes et désormais si rare au Maroc.
Dans cette citadelle d’El Jadida, envisagez de visiter l’authentique manufacture artisanale de pain pour préparer d’excellents paniers sandwich du jour.
Nous n’en avons pas encore parlé ici, mais vous allez vous perdre au Maroc, à la recherche de spots de surf.
Vous allez chercher, un peu, probablement beaucoup, à moins d’avoir la chance incroyable de trouver rapidement la droite magique qui déroule d’une plage née d’une caverne vers la falaise d’à côté, la même onde qui roule encore d’une dalle à l’autre, et s’étend jusqu’aux Arganiers à 300 mètres de là. Une onde majoritairement off-shore grâce aux falaises proches et presque secrète du fait de son éloignement des villages et des routes.
Il m’aura fallu trois séjours différents pour trouver enfin cette vague régulière et creuse que je classe parmi les meilleurs point break sur lesquels j’ai eu le plaisir de glisser.
Salam Alikoum, Labass. hamdou lah
Il est envisageable de la trouver simplement, à condition de marcher sur les sentiers caillouteux posés le long de falaises, au pied de cette mer qui laisse deviner une forte houle sous sa surface, avec peut-être au bout du chemin la surprise d’une vague qui vous surprendra. Celle du genre qui vous électrise. Tellement longue et glassy qu’elle vous permet de progresser comme jamais.
Toutefois, préparez vous à ramer car la longueur de plaisir est hors normes; la classique fait presque 100 mètres. La grosse série qui connecte fait 150 mètres. La parfaite s’approche des 200m dans une eau fraiche et verte foncée. La combi intégrale 4/3 est vivement recommandée.
Nous reprenons notre parcours au Sud d’El Jadida où se trouve quelques spots mais en poursuivant vers Safi, les opportunités d’actions sont plus avantageuses. Ses falaises rougies par le soleil bordent aussi des spots de qualité de par l’épaisseur et la puissance de leurs vagues abordables via les routes qui mènent aux quelques plages de sable brun.
La nuit tombe tôt. Dès 18 heures à l’automne. Vous laissant ainsi le temps du calme serein de la nuit Marocaine faite d’une balade à travers le Zouk pour aller acheter le nécessaire d’une vie simple et dépaysante : le pain, l’eau du jour, quelques bananes et clémentines sucrées. Le plaisir du soir lorsque vous décidez de vivre chez l’habitant est la douche dans le Hammam privé. L’eau contenue dans un chaudron est directement chauffée au sol par le foyer du feu de la maison dont les braises servent aussi à lever le pain et cuire le Tajine.
Le Maroc se découvre ainsi et vous dépayse totalement.
Les villes sur la route du Sud
Essaouira est connue pour sa Médina et l’omniprésence du vent de Nord bloqué par les falaises plus au sud. Un abri qui se révèle intéressant pour le surf. En poursuivant la route vers Immessouane, vous apercevrez des paysages parsemés d’Arganiers sur lesquels trônent parfois des chèvres consommant les fameuses graines utilisées à la conception des huiles alimentaires ou cosmétiques célèbres aux coopératives locales.
Immessouane est une ville enclave peu esthétique plantée au pied de hauteurs rocheuses délimitées autour d’une baie qui capte la houle Atlantique. Cette baie sableuse offre une des plus belle vague de Beach-break du Maroc. Deux sessions suffisent au port de pêche et dans la baie pour découvrir et assimiler le meilleur spot du bled « Parpaing Land ».
Foncez vers Tamri pour y déguster le Tajine d’agneau servi au bord de la route puis passez la bananeraie gigantesque empiétant sur l’oued. Plus loin au cap se trouve enfin la vague du Cap Rhir, une longue droite de fond rocheux fonctionnant à plus de deux mètres déroulant tout le long de la falaise. L’entrée à l’eau se fait au cap par un facile plongeon depuis les rochers. Par contre, la sortie est hasardeuse et parfois dangereuse à cause des paquets de mousse frappant les blocs.
La ville suivante sur la route du sud n’est presque plus à présenter dans le milieu des surfeurs. Il s’agit de Taghazout, une surf zone qui concentre bien la houle sur une dizaine de spots dont les noms vous sont probablement familiers : Boilers, Anchor point…. La fréquentation y est plus prononcée qu’ailleurs. Pour cette raison vous déciderez probablement de filer davantage au sud. Expérience que je vous recommande pour découvrir pleinement ce pays magique et ses cités authentiques.
Sur la route de Taghazout à Agadir, le Banana village fait étalage de ces fruits de l’entrée à la sortie du Bled. Voilà Agadir et ses nombreux hôtels touristiques construits récemment autour de la baie sableuse dans laquelle s’échoue quelques vagues satisfaisantes pour l’apprentissage.
Un voyage surf au Maroc calme et détend. Le temps s’écoule au rythme des marées, de la houle puis de la faim auxquels suivent le repos de la sieste ou les discussions avec les habitants. Un jour d’absence de vagues, nous partons à la recherche luxueuse d’un institut de massage afin de soulager les douleurs dorsales accumulées au cours des sessions de la semaine.
Le Maroc dépayse et enchante
mais sur la route il fatigue aussi notamment lorsqu’un agent de police nous arrête à un des multiples check-point placé en périphérie des villes. Nous étions en infraction. Soyez vigilant car la signalisation des stops n’est pas toujours visible et les contrôles de vitesse sont devenus fréquents. L’homme zélé a réclamé 700 Dirhams (70€) pour le franchissement d’un arrêt qui n’était absolument pas évident. Là encore la discussion se transforme vite en négociation douteuse qui peut parfois gâcher le plaisir de la journée.
Lien vers des vidéos de film de surf tournées au Maroc
Au revoir. Biss’lama
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