Boudha Buttons en haut du seven mile miracle © Buttons Surf School - alohabrah.fr
Blessed © Angela Cordeiro, Hawaii - Waimea Bay
Kaena Point view from Waimea Bay garden - © Angela Cordeiro, Hawaii
Kelly Slater entre concentration et relaxation
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Carissa Moore Championne du Monde 2011
Podium Stephanie Gilmore WORLD CHAMPION 2012 @ Roxy Pro Biarritz © Maxim Mladenov - alohabrah.fr
Stephanie Gilmore WORLD CHAMPION 2012 © Maxim Mladenov - alohabrah.fr
MONYCA © ROXY PRO 2012 - Roxy Press alohabrah.fr
Merry Christmas West Coast Oahu Makaha
Magical effect by Kalani Chapman (Haw) - Round 5 du Pipe Masters 2011 © Maxim Mladenov - alohabrah.fr
Kelly Slater (USA) triB01 - Round 4, Heat 2 vs John J. Florence (HAW) et C.J. Hobgood (USA), le 09-12-2011 © Maxim Mladenov, Hawaii
Victoire de Kieren perrow - Billabong Pipe Masters 2011 © Maxim Mladenov - alohabrah.fr
John Florence vainqueur de la Triple Crown 2011 © Maxim Mladenov - alohabrah.fr
Kassia Meador Invitational @Roxy Pro Biarritz 2012 © Maxim Mladenov - alohabrah.fr
Kassia Meador photographed for ROXY Spring 2012 Kassia Wetsuits
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Meanwhile in Hawaii, Laurent Marouf à Oahu

A 19 heures, heure locales, le 4 décembre 2016, j’ai atterri à Honolulu.C’est la quatrième fois que je vois le mot, rouge, « Aloha », qui me signale le meilleur des accueils.

Je ne suis pas revenu ici depuis l’hiver 2013.
Les choses ont du fatalement changer, puisque Buttons Kaluhiokalani, figure du surf Hawaiien, qui m’avait accueilli chez lui, dès mon premier voyage en 2010 est décédé à l’hiver 2013.
Je ne suis pas habitué à faire dans le sentimental et à ce moment là, je m’étais tu, alors que la multitude, qui voulait se revendiquer de son amitié, s’épanchait à n’en plus finir sur le net.
Quelques mots à sa femme Hiriata au souvenir que j’avais partagé des journées et des soirées familiales dans la maison de Sunset et dans celle de Waialua, avec ce personnage complexe et simple qui m’avait accosté sur la plage de Pua’ ena en me tendant la main, alors que je n’étais là que depuis 4 jours (et que mon « contact » français m’avait lâchement lâché) et en me disant simplement : « Hi ! I’m Buttons, who are you , come with me my friend. »
Bref, ce soir à 19 heures, je suis de retour sur le North Shore et Hiriata m’accueille à nouveau.

Xavier, mon pote de toujours sur les « long runs » est arrivé hier ; nous allons passer les 24 prochains jours ensemble.
Le voyage a été long, comme d’habitude et comme d’habitude, quand les portes de la salle d’arrivée s’ouvrent, à Honolulu, on sait qu’on est loin, très loin, on a traversé un océan et on se retrouve au beau milieu d’un second.
Cette année, je n’ai pas été très communicatif.

Quelques échanges de ci de là avec mes voisins, pas de galère, genre, le seul gosse qui braille est à deux rangs plus loin; un voyage plutôt tranquille.

La découverte des nouveaux portiques de contrôle à LA et le process qui y est ensuite attaché m’ont impressionné, surtout lorsque ‘on connaît les exigences US en matière de contrôle aux frontières.
La salle d’arrivée est comme d’habitude, des gens qui se serrent, d’autres qui attendent avec impatience leurs bagages.

Ah tiens, si la seule « galère », c’est ça.
Après avoir refusé d’embarquer mon 10 pieds, le comptoir Air France de bordeaux a décidé de me faire payer 125 Euros pour le transport de ma planche.

Xavier, lui qui est parti de Paris, n’a rien payé.

Le contrôle des bagages à LA n’a pas non plus donné lieu d’une attention particulière sur ce qui avait été payé ou non, même pas de la taille du bagage.

Ils vont m’entendre, eux, quand ce sera le moment.
Anyway, plaie d’argent n’est pas mortelle ; c’est bien connu. Le Tomo est dans le boardbag qui arrive sur le tapis des « oversize luggages », il est indemne et s’il le faut, je me dénicherai un gun sur le North Shore.
Après quelques minutes d’attente, Xavier est là, il ramène la bagnole qu’il a louée pour 1 jour chez Enterprise, on récupère celle que j’ai louée, nous voici partis vers Haleiwa.
Aujourd’hui dimanche, Xavier a surfé à Gas Chambers, 3m +.

C’est fat pour une première session mais il me dit que ç’est passé à part une petite brassée.

Il me dit avoir fait la session avec Greg Long, on échange des impressions sur le bonhomme. 

Welcome to HI.
On s’arrête au Thai d’Haleiwa, près du port, au bout de cette interminable rue centrale commerçante où tous les commerces ou presque sont fermés à plus de 20h30 le dimanche.
La serveuse, une jeune femme toute blonde nous demande avec un accent quasi caricatural quelle sauce nous prendrons soft, medium or spicy.

Xavier prend médium, la girl me demande si je prendrais la même chose.

Je lui demande (sur le ton de l’humour) si elle me prend pour un blanc.

Elle se met à rire en me répondant qu’elle ne veut pas rentrer dans ce genre de considérations « habituelles », ce qui me semble plein de sous entendus au passage, vu la manière dont elle le dit.

Bref, la glace est rompue et ce genre de trait d’humour parfois mal perçu est gentiment passé.

Bon, c’est vrai que spicy, ça arrache ; on verra demain.

On finit, on rentre à la kaz’.

Hiriata est avec sa petite famille chez un ami, elle ne rentrera (ou pas) que demain.

Je me couche, il est 10 heures locales, je suis bien rincé et demain, the heat is on.
Lundi 5 décembre
Cette nuit, il n’a pas fait chaud, j’ai du dormir en tee.

Pas grave ; le petit matin est ensoleillé et à 7 heures, les coqs chantent les oiseux exotiques (je ne sais pas lesquels, il faudra que je demande), également.
On se décide à partir déjeuner avec Xav’.

Je lui propose d’aller dans cet endroit assez célèbre ici pour les locaux, le Bonzer Front, à l’entrée d’Haleiwa, en face de Wave Riding Vehicles ou du Mac Do, ça dépend des références.
On fait un gros petit déjeuner, scrambled egg et deux énormes pancakes à la myrtille avec du miel, très américain, du pee coffee (il va falloir se réhabituer) ; Xavier a préféré du thé noir.
8h30, c’est l’heure, j’ai préparé tout le matos, la planche est waxée, direction Ehukaï Beach park, pour ceux qui ne connaissent pas, là ou se trouve la gauche de Pipeline.
On se gare sans trop de difficultés à proximité de l’entrée.

Le boardshort, est passé, on rencontre un Frenchie que l’on connaît depuis les dernières fois où nous sommes venus, Antoine, un producteur/cameraman de surf movies (entre autres), il est accompagné de David, un journaliste de l’Équipe.

Antoine nous chambre d’entrée, avec un très solennel:

« C’est la première fois que vous venez à Hawaii ? Parce que attention ; c’est dangereux. »

On se bidonne, on descend sur la plage.

C’est un moment toujours très spécial pour moi, de descendre sur cette plage chargée de l’histoire du surf.

Oui, j’y suis moi aussi, ma patate sonne sourdement dans mes oreilles d’autant que ça à l’air de bouger là bas , outside.
Sur la droite en remontant vers Pupukea, il y a toute un groupe qui s‘agglutine autour de…Kelly Slater, Rob Machado, Shane Dorian, Taylor Knox, voyons qui j’oublie ?

Des caméras, des téléobjectifs, des groupies callipyges, tout y est. 
Je m’en fous, je suis focus sur l’entrée dans l’eau ; il y a du shhore Break et je ne fais pas de canard avec ma 7 pieds.

Je me jette avec un peu d’appréhension, j’ai vu la série péter au fond, c’est largement overhead et puis, c’est Hawaii mon gars, « c’est dangereux » ☺
Les pancakes me remontent à la gorge, dans le gros effort de passage de la barre, je me retrouve quoi qu’il en soit outside, je me cale pour ne pas manger la série, pas de courant. Quand les sets rentrent, ça reste sérieux même si, conformément au report, ça a baissé depuis hier. Allez disons qu’il y a un bon deux mètres à la série et des fois, dans le set une vague « surprise » un petit peu plus épaisse.
Stop sur le cadre : je profite de l’endroit.

Les collines de Pupukea que tu ne vois comme cela que depuis le line up, l’eau turquoise, le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages ; du monde dans l’eau, mais pas trop avec les super stars qui sont dans la zone d’impact, cherchant la meilleure vague. Mes première minutes à l’eau sont comme une histoire, pas celle d’un magazine où on te raconte un récit à la con destiné à faire du papier, non celle tranquille d’un surfer qui va se gaver pendant un mois.
Bon, il faut quand même shooter, le placement est pas évident avec un peak qui bouge tantôt le meilleur endroit, c’est là, tantôt, c’est ici, Pupukea, c’est une vague « assez facile » mais il faut ramer.
Bon faisons simple : j’attrape quelques droites sympas, bien puissantes, la lèvre jette, je mange trois ou quatre fois « bien copieux », parce que je ne suis pas dans le tempo :

Je suis habitué à me lever lorsque je suis en haut de la vague, mais là le déplacement vertical est tellement rapide qu’il faut se lever alors qu’on est encore à mi pente.

Je comprends le tempo et je me colle trois ou quatre droite sympas, je tente une gauche que je bouffe.

Les gars à l’eau m’encouragent, comme d’habitude, go, go, go ! Qu’ils me disent ! Ils croient quoi, que je suis venu pour le « no go » ?
La session continue, sur une droite bien puissante, je vais au paquet, bon là, c’est sévère je me fais bien démonter et je sens ma prothèse qui est en train de glisser du manchon. Je la rattrape illico en continuant à virevolter cul par dessus tête, sous l’eau…

Avertissement sans frais.

Xavier, en mode « machine » n’arrête pas de shooter, la fréquence des vagues est telle, que tout le monde se sert d’ailleurs.

Les pros s’amusent un peu plus bas et balancent des gerbes et des air que l’on voit depuis derrière, pas mal cette première session.

Je vois Slater qui discute avec Dorian en me regardant, j’ai vu les deux séparément dans des sessions ici sur le North shore à OTW et à Sultans, Maldives pour ce qui est de Dorian a l’été 2015. 

Ils m’ont l’air vraiment détendus.
Midi, l’heure de sortir. J’ai un peu froid, il faut dire que trois heures en short dans l’eau, ça commence à faire, même si ça fait un bon 25°.


On décide d’aller manger au Beet Box Café à Haleiwa.

Le lieu à changé, le petit boui-boui qui se trouvait au fond du Celestial, le shop bio du north shore, a bougé à coté de la poste, au moins 10 fois plus grand que par le passé, c’est une sacrée affaire désormais.

Je prends des « Tacos Thai » végétariens, Xavier un « Burrito Babe », no meat too, on sort de là à 3heures PM et c’est reparti.
On checke au surf center d’Haleiwa (là où a été prise la photo avec l’acr en ciel), 1m20 pourris par le vent, l’eau presque maronnasse, on se croirait presque un mauvais jour à Lacanau.

La faune est pas mal ici, entre la Japonaise full suit qui tape ses manoeuvres tranquille sur son long board et son boyfriend, la cinquantaine passée, coupe d’iroquois, visage blanchi, couvert de lait de soleil, on se rince l’œil.
On décide de revenir à Ehukaï.

Nous y sommes à 3H30. 

Le temps de trouver une place à proximité, on descend sur la plage au niveau de Gas Chambers.

Le line up est là bas, au fond, « p… » c’est quand même balèze à la série.

On se met à l’eau, il est 3H45 PM et on va se faire une session de deux heures, presque jusqu’au coucher du soleil dans des murs de plus de deux mètres, l’eau est bleue, si bleue, elle passe de turquoise à bleu roi à mesure que le soleil descend, là bas au dessus de l’entrée du port d’Haleiwa dans un rougeoiement cinématographique.

J’ai des putains de droites bien balèzes parce que je suis vraiment outside.

Mon rendement n’est pas très bon, parce que là, je n’arrive pas à dompter la pente, le drop est vertical est la vitesse est élevée. En gros 5 wipe out pour 2 ride.

Bon, j’attrape quelques droites d’anthologie avec ce format de planche ! 

Je regarde sur la gauche, c’est Rocky Right, encore un step au dessus.

Gros, creux, la lèvre qui jette bien loin devant, euh…, on verra demain.
On sort de l’eau, il est 5h50, on est repus et rompus.

Terrible cette première journée !!!
Le soir, dîner avec Hiriata, sa copine Cynthia et nos deux lascars Antoine et David.

Nous allons au Lei Lei, a place to be, dans le complexe de Turtles Bay.

Pour quelqu’un qui est un peu people, ça déchire excusez du peu : Jordy Smith, Joël Parkinson, Kelly Slater …bon, je ne vais pas recommencer la liste; le gotha du surf mondial est là, il y a quelques français aussi ; à la table d’à coté, Charly Martin, dehors, nous croisons Yannick Beven, Micky Picon et puis tiens, mais c’est Koa Rothman.

Tout ça dans un brouhaha assez intenable.

La rétine marquée par toutes ces images, nous rentrons dormir.

Je suis un peu fatigué, là quand même…

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